Qu'est-ce que la classe FLS ?

Qu'est-ce que la classe FLS ?

C'est une classe d'accueil pour les élèves étrangers qui arrivent en France et qui ne parlent pas correctement le français. Ils y restent une année scolaire, parfois plus quand ils sont arrivés en cours d'année.

Les élèves viennent de tous les pays du monde : le Portugal, la Tunisie, la Roumanie, la Croatie, le Cap-Vert, l'Albanie, la Tchétchénie, l'Italie...

Ils ont moins d'heures de cours que les autres élèves Français mais ils doivent travailler davantage à la maison.

Cette année, ils ont 18 heures de Français, 4 heures de Mathématiques, 1 heure d'Arts Plastiques, 2 heures de CDI.



FLS : Français Langue Seconde (celle qu'on apprend en plus de la langue maternelle)

Dans une classe FLS, on apprend :

- la langue française

- l'enseignement du français des classes de collège

- la culture et les us et coutumes des Français

- le fonctionnement et le règlement d'un collège en France



L'objectif est une intégration réussie : dans sa classe, dans son collège, dans son nouveau pays.

vendredi 30 mai 2014

Vernissage au Théâtre de la Photographie et de l'Image !!!


Le lundi 2 juin 2014 à 19h, huit élèves de la classe FLS exposeront pour la première fois leurs travaux photographiques avec leurs camarades d'autres établissements, au TPI.
L'exposition restera une semaine dans les lieux.
Entrée libre.Venez nombreux !

Partir sur les traces de Jean Giletta, c'est 
découvrir            
le patrimoine niçois : un Nice de carte postale en noir en blanc, le Nice de la Belle époque, 
celle de la jetée promenade ou des 
lavandières sur le Paillon.

Avec le photographe Simon Couvin, nous avons emmené les élèves de la classe d'accueil FLS du collège Vernier là où ces photos ont été prises : la Réserve, la Promenade des Anglais, l'avenue Jean Médecin, le jardin Albert 1er...
Chacun d'entre eux a choisi un lieu et l'a photographié tel qu'il est aujourd'hui. Dans ce passage du noir et blanc à la couleur, ils ont mesuré les évolutions de la cité : ce qu'elle a détruit (le Casino), ce qu'elle a caché (le Paillon), ce qu'elle a retrouvé (le tram).
De retour au collège, les élèves ont eu pour mission d'insérer leur portrait, réalisé dans la classe transformée en studio, dans le paysage niçois actuel.

    Ainsi, ces enfants étrangers, exilés dans un pays encore inconnu,.s'y sont intégrés avec leurs particularités : immortalisés avec ce qui à leurs yeux représente le mieux leur pays (un drapeau, une spécialité gastronomique, un costume traditionnel), ils ont posé pour la postérité et se sont fondus dans le décor de la ville qui les a accueillis.

samedi 10 mai 2014

Markha est en 3ème au collège et elle a passé le brevet blanc avec ses camarades.
Elle a écrit ce magnifique texte, que j'ai corrigé. Je lui ai demandé l'autorisation de le publier sur le blog, elle a accepté. Merci, Markha de nous le faire partager !

"Je suis une fille d’origine Tchétchène née le 12 mars 1998.
Je suis l’aînée de la famille, je vis en France depuis plus de 8 ans en tant que réfugiée politique.
On peut dire que la France m’a sauvée. A présent, je vais vous évoquer un moment difficile, même inoubliable.

1998 : Je suis née dans les bombardements, les cris, les pleurs. Ces moments m’ont fait grandir mentalement, penser différemment, je ne suis pas une adolescente comme les autres.

1999 : Les Russes ont demandé à tous les habitants de la République Tchétchène de partir, nous devions quitter notre terre. Toute personne n’ayant pas quitté la Tchétchénie était considéré comme « combattant ». Le dernier délai était le 11 décembre 1999.

Mon père, ma mère, et moi, nous avions dû quitter la Tchétchénie, ce qui veut dire se séparer de nos biens.
Nous nous sommes séparés de notre terre, de notre famille, pour se réfugier en Ingouchie, une petite république pas loin de la Tchétchénie.
Notre fuite en Ingouchie n’a pas servi à grand-chose, car la Guerre nous poursuivait.

Nous avons, pendant des jours et des semaines habité dans une cave, c’était le seul endroit où l’on pouvait être tranquille, peut-être un peu en sécurité. Mais, nous entendions toujours les bombardements, la Guerre résonnait dans notre tête. Dans cette cave, d’autres familles étaient avec nous. Parfois, il nous arrivait de ne rien manger pendant des jours.
L’angoisse, l’inquiétude ne nous donnait pas envie de manger.
Mon père et d’autres hommes amenaient les blessés, ma mère, qui est infirmière les soignait, elle se faisait aider par d’autres femmes.
Nous avions tous peur de ne plus nous réveiller le lendemain, perdre un proche.

Quand la Guerre se calmait, c’était le seul moment où l’on pouvait sortir de cette cave.
Tout était détruit, il n’y avait plus d’arbres, plus de maisons, le ciel avait perdu sa couleur, il y avait du sang partout, des cadavres, c’était semblable à un enfer.

Pendant la Guerre, j’avais peut-être deux ans, j’espérais voir un oiseau qui vole, pour me dire que tout n’était pas fini, me dire que si cet oiseau avait survécu, nous aussi, nous pouvions survivre. Malheureusement, je n’ai jamais pu rencontrer cet oiseau. Je savais que ce n’était pas possible de voir un oiseau, mais je ne souhaitais pas perdre espoir. Personne ne voulait perdre espoir.

Toutes ces personnes ont été très courageuses. Nous pensions que cela n’allait jamais se finir.
Je n’ai jamais compris ces jeunes soldats qui croient tout ce qu’on leur raconte. Ils tuaient des femmes, des hommes, des enfants ; ils les voyaient comme des ennemis. Beaucoup d’enfants ont perdu mères et pères. Beaucoup de parents ont perdu des enfants. Des jeunes hommes âgés de 14, 15 ans ont été abattus, je ne vois pas en quoi ces personnes étaient leurs ennemis ? Pour nous la liberté n’existait plus, c’était un crime de vouloir rester sur sa terre." (Markha Khadjieva)